Job 7.1
1Job a dit encore :
« Vraiment, la vie des gens sur la terre est très dure.
Leur situation est celle des manœuvres.
1Job a dit encore :
« Vraiment, la vie des gens sur la terre est très dure.
Leur situation est celle des manœuvres.
2Ils sont comme l’esclave au soleil, qui cherche un peu d’ombre,
ou comme un ouvrier qui attend son salaire.
3Pour moi, c’est la même chose ! Depuis des mois, ma vie est inutile.
Je connais seulement des nuits de souffrance.
4Dès que je suis couché, je me dis : “Si seulement c’était le jour !”
La nuit est longue, et je me retourne sans cesse dans mon lit jusqu’au matin.
5J’ai le corps couvert de vers et de croûtes pareilles à la terre.
Ma peau se fend, et mes plaies coulent.
6Ma vie a passé plus vite que la navette du tisserand.
Elle va bientôt s’arrêter quand le fil de l’espoir sera fini.
*
7« Souviens-toi, ô Dieu : ma vie n’est qu’un souffle.
Mes yeux ne verront plus jamais le bonheur.
8Toi qui me regardais, tu ne m’apercevras plus.
Quand tes yeux me chercheront, je ne serai plus là.
9Celui qui descend dans le monde des morts
ressemble au nuage qui disparaît et s’en va.
10Il ne remonte pas. Il ne revient plus dans sa maison,
et ceux qui le connaissaient l’oublient.
11« C’est pourquoi je ne peux pas me taire,
j’ai la gorge serrée, alors je dois parler.
Je suis découragé et déçu, alors je vais me plaindre.
12Pourquoi est-ce que tu me surveilles ainsi ?
Est-ce que je suis la Mer ou le méchant Animal de l’eau ?
13Quand je me couche, je me dis : “Le sommeil va me soulager,
la nuit va calmer ma douleur.”
14Mais tu me fais peur avec de mauvais rêves,
tu m’effraies par les choses que tu me fais voir.
15Je préfère que tu m’étrangles !
Plutôt mourir que de continuer à souffrir !
16J’en ai assez ! Je ne vivrai pas toujours.
Ma vie n’est qu’un souffle. Alors laisse-moi tranquille !
*
17« Est-ce que l’être humain est si important pour que tu penses à lui ?
Pourquoi fais-tu tellement attention à lui ?
18Tu lui demandes des comptes tous les matins,
tu vérifies à chaque instant sa valeur.
19Quand vas-tu arrêter de me regarder ?
Laisse-moi au moins avaler ma salive !
20Est-ce que j’ai péché ?
Et qu’est-ce que cela peut te faire,
à toi qui surveilles si sévèrement les humains ?
C’est moi que tu vises quand tu frappes. Pourquoi donc ?
Est-ce que je suis un poids pour toi ?
21Est-ce que tu ne peux pas supporter mes péchés, pardonner mes fautes ?
Je serai bientôt mort, couché dans la poussière.
Quand tu me chercheras, je n’existerai plus. »
Et ces jeunes qui, dans l’audace de leur mal être, vous assènent qu’ils n’ont pas demandé à naître et que la vie est trop dure ! Et tous les autres en souffrance qui se couchent chaque soir, comme l’écrit Flaubert, « exténués comme un manœuvre qui a cassé du caillou sur les grandes routes. »
On est loin des chimères de « la pensée positive » sans Dieu. Job, dans sa misère, se tourne vers Dieu et c’est Dieu qu’il questionne. Serait-il un exemple ?