Job 6.14-15
14« Celui qui est découragé a droit à l’amitié de son prochain,
même s’il ne respecte plus le Tout-Puissant.
15Mes amis m’ont déçu comme un torrent sec,
comme des rivières sans eau.
1Alors Job a répondu :
2« Ah ! Je voudrais qu’on pèse ma tristesse,
qu’on place mon malheur sur une balance !
3Oui, il est plus lourd que le sable des mers,
c’est pourquoi je dis n’importe quoi.
4Le Tout-Puissant m’a percé de ses flèches,
et leur poison s’est répandu dans mon corps.
Les forces terribles de Dieu sont en position de combat contre moi.
5« Est-ce que l’âne sauvage se met à braire près de l’herbe fraîche ?
Est-ce que le bœuf mugit devant son repas de foin ?
6Un plat qui n’a pas de goût, peut-on le manger sans sel ?
Est-ce qu’on peut trouver du goût dans le blanc d’un œuf cru ?
7Je ne veux pas manger de ces aliments-là.
Ma souffrance est un plat qui me dégoûte.
8« Je voudrais que quelqu’un réponde à ma demande,
que Dieu me donne ce que j’attends.
9Qu’il accepte enfin de m’écraser,
qu’il lève sa main menaçante et me détruise !
10Je danserais de joie au milieu de terribles souffrances,
car j’aurais au moins une consolation :
je n’aurais pas oublié les paroles du Dieu saint.
11« Mais je n’ai plus la force d’attendre : à quoi me sert de vivre ?
Je n’ai plus d’avenir.
12Est-ce que je suis une pierre pour tout supporter ?
Est-ce que mon corps est en bronze ?
13En moi, je n’ai plus rien pour m’aider,
je manque du plus petit secours.
14« Celui qui est découragé a droit à l’amitié de son prochain,
même s’il ne respecte plus le Tout-Puissant.
15Mes amis m’ont déçu comme un torrent sec,
comme des rivières sans eau.
16À la fin de la saison froide, quand la glace et la neige se mettent à fondre,
les torrents débordent.
17Mais dès la saison sèche, ils sont vides.
Quand il fait chaud, ils n’ont plus d’eau.
18Les caravanes ne passent plus près d’eux,
elles s’enfoncent dans le désert et meurent.
19Les caravanes de Téma, les voyageurs de Saba recherchent ces torrents,
ils mettent leur espoir en eux.
20Ils ont cru qu’il y avait de l’eau, mais ensuite, ils le regrettent :
quand ils arrivent, ils sont déçus.
21« Voilà ce que vous êtes pour votre ami.
En voyant mon malheur, vous avez eu peur.
22Est-ce que je vous ai demandé quelque chose ?
Est-ce que je vous ai dit :
“Prenez une partie de vos richesses et donnez-la-moi
23pour me délivrer d’un ennemi ?
Arrachez-moi au pouvoir d’un dictateur ?”
24Éclairez-moi et je me tairai,
expliquez-moi mes erreurs.
25Des paroles vraies ne blessent personne.
Mais vos reproches à vous me reprochent quoi ?
26Vous voulez me reprocher mes paroles ?
Mais ce sont les paroles en l’air d’un homme désespéré.
27Vous oseriez tirer au sort un orphelin !
Vous iriez jusqu’à vendre votre ami !
28« Eh bien, regardez-moi en face : est-ce que je mens ?
29-30Est-ce que mes paroles sont celles d’un homme faux ?
Est-ce que je ne sais pas reconnaître ce qui est mal ?
Regardez-moi : pas de mensonge entre nous !
Encore une fois, regardez-moi, et vous verrez clairement que je suis innocent. »
Le grand vide
Questions
Qu’attends-tu de tes amis ? Prends un moment pour y réfléchir.
Reste sa femme, son fidèle vis-à-vis. Que dit-elle à son mari ? « Tu ferais mieux de maudire Dieu et de mourir ensuite ! » Elle l’encourage à se vider de la vie, rien que ça !
Alors heureusement, il y a les amis ! Hélas, derrière le flot de leurs paroles vides de compassion, Job doit subir une nouvelle perte : celle de l’espoir d’être accueilli et écouté inconditionnellement par ses amis.
Le plein de déception et de désillusion pour Job. Quelques millénaires après lui, les Rolling Stones continueront de clamer cette dure réalité dans leur tube : « I can’t get no satisfaction ».